L’équipe de l’organisme Projet PAL nous explique la façon dont les défis d’accès au logement affectent les populations vivant avec des enjeux de santé mentale, et comment leurs membres pourraient bénéficier du développement de logements sociaux à Verdun.

La quasi-totalité de nos membres présentent des enjeux de santé mentale et ont une situation financière précaire.   

  1. Celles et ceux considéré-es chanceux-euses vivent dans une ressource subventionnée sans limite de séjours;
  2. Ensuite viennent les personnes qui vivent dans des maisons de transitions ou des ressources d’hébergement à durée déterminée (généralement de 1 à 3 ans); 
  3. Finalement, il y a nos membres qui vivent dans la communauté, mais qui payent souvent au-dessous de 30% de leur revenu considérant qu’ils ont recours à l’aide sociale. Ces membres nous décrivent leur logement comme étant souvent petit et presqu’insalubre. 

Plusieurs de nos membres se promènent de ressource d’hébergement en ressource d’hébergement compte tenu que la majorité des ressources d’hébergement propose des séjours à durée déterminée. Cela représente certainement un stress constant pour ceux-ci et nuit en quelque sorte à la stabilité dont ils ont besoin pour maintenir et/ou améliorer leur santé mentale. 

 

Collecte du circuit d'approvisionnement local

aNous remarquons que de moins en moins de nos membres habitent l’arrondissement de Verdun. Ils n’ont pas les revenus nécessaires pour vivre en appartement à Verdun. Certains continuent de fréquenter notre centre communautaire mais ont dû quitter Verdun pour aller s’établir à LaSalle ou dans l’Est de Montréal là où les loyers sont moins dispendieux. L’enquête de crédit représente aussi une embûche majeure pour nos membres en recherche d’appartement. La grande majorité ont un mauvais crédit en raison d’expériences liées à leur santé mentale (exemple quelqu’un qui dépense beaucoup d’argent d’un coup dans un épisode maniaque ou encore une personne qui s’endette sans cesse car un membre de sa famille abuse d’elle financièrement). 

Les enjeux de santé mentale de nos membres posent aussi parfois problème. Pour ceux qui sont en recherches d’appartement, l’anxiété, la faible estime personnelle et la difficulté à se motiver écartent beaucoup d’opportunités. Parfois leur unilinguisme et leur manque de connaissance au niveau de leurs droits est aussi problématique lorsqu’il est temps de faire application pour un appartement. Certains d’entre eux n’ont pas le support communautaire dont ils ont besoin pour vivre en appartement par eux-mêmes. Cela se traduit parfois en des tensions avec leurs voisins ou dans d’autres cas dans leur incapacité à prendre soin adéquatement de leur appartement, ce qui occasionne des problèmes avec leur propriétaire.

Quelle différence la création de logements sociaux à Verdun pourrait faire pour les populations que vous desservez?

  • Cela permettrait la rétention de Verdunois-es à Verdun;
  • Beaucoup de services en santé mentale sont disponibles à Verdun et seraient plus facilement accessibles pour notre population si elle vivait à proximité;
  • Nos membres n’auraient pu autant besoin de penser à leurs finances et pourraient se concentrer davantage sur leur santé mentale;
  • Nos membres pourraient aussi s’impliquer davantage dans la communauté si leur besoin d’un logis « abordable » était satisfait;
  • Cela permettrait à celles et ceux qui ont développé des liens sociaux et une communauté à Verdun de maintenir leur appartenance à celle-ci.

Qu’est-ce que c’est un logement accessible et adapté pour les populations qui fréquentent votre organisme?  

Selon notre expérience, quelques facteurs sont à considérer pour offrir le logement « idéal » à un individu ayant des enjeux de santé mentale et ayant de faibles revenus. 

  1. Un loyer subventionné (25% du revenu) ou un loyer qui demande moins de 30% des revenus d’un individu; 
  2. Un logement qui permet de développer une vie communautaire ou du moins où il est possible d’établir des liens d’entraide avec ses voisins; 
  3. Idéalement, un logement avec du soutien communautaire; 
  4. Considérant la mobilité réduite de plusieurs de nos membres, un logement avec ascenseur est préférable pour certains; 
  5. Des commerces essentiels doivent être à proximité (épicerie, pharmacie, etc); 
  6. Doit être facilement desservi par le transport en commun qui est le mode de transport de prédilection de nos membres